La part des rêves

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Un film de Stéphane Lecyn
Documentaire – 52 min – France 202
4

Production délégué :
Overlap Films

Le bergerie de Christophe offre un point de vue magnifique sur les vallées.

David, un cinquantenaire, a connu la violence, celle des hommes, comme celle de la société. Ancien sans abri, aujourd’hui éducateur canin et comportementaliste, David s’est échappé de la ville et de sa condition pour devenir propriétaire d’une vieille bâtisse dans un endroit reculé du Grand Est. Sa relation avec les chiens est hors du commun. Ensemble, ils communiquent parfaitement dans une remarquable complicité. Les animaux, les chiens tout particulièrement, lui ont beaucoup appris sur l’humanité et la solidarité. Malgré sa sérénité, David est confronté à la solitude. Les souvenirs s’enchaînent avec une certaine nostalgie, il nous parle du destin, du hasard qui n’en est pas, il se demande s’il est libre…

Michel, 70 ans, est artiste peintre renommé, ancien punk, caricaturiste, il a quitté son petit village du Grand Est, sa région natale afin de voyager à travers l’Europe. Après avoir vécu à Londres pendant plusieurs années où il exerçait comme caricaturiste à Piccadilly Circus, Michel est revenu s’installer dans son village natal. Ces années de route n’ont pas atténué la colère qu’il éprouve envers la société. Sa grande sensibilité se confronte au vacarme du monde. Il peint le monde comme il le perçoit ou comme il le rêve, souvent sans perspectives.

Claire, 38 ans ; après quelques années de nomadisme sur la route à bord de son camion aménagé, Claire est devenue bergère. L’élevage des moutons, l’alpage demande un investissement considérable en temps et laisse peu de place à la vie privée. Dans sa bergerie en pleine campagne, Claire a malgré tout construit une famille. La politique de l’élevage industriel a eu raison de ses plus fortes convictions, elle a fini par abandonner son métier. Aujourd’hui, loin d’avoir baissé les bras et plus déterminée que jamais, Claire et ses amies ont fondé une coopérative de production de laine. Ce groupe principalement composé de femmes poursuit ainsi leur objectif visant à concilier une vie au plus près de la nature tout en pratiquant un métier artisanal au plus proche de ses valeurs.

Jacques, la soixantaine, est un ancien marchand ambulant, un « bonimenteur » selon ses propres mots. Après une vie passée sur la route, Jacques s’est sédentarisé dans sa Meuse natale, un retour aux racines et aux origines pour celui qui y est tant attaché. Pour Jacques, comme pour tous les nomades, il est primordial de savoir d’où l’on vient pour savoir où l’on ne va pas. Jacques est à la fois drôle et terrifiant, touchant et hypersensible, il est l’ombre et la lumière. Il aborde le thème de l’enracinement et du déracinement. Sa folie le protège du monde et agit comme une carapace.

Hervé, 50 ans, est bûcheron, il vit en ermite dans une cabane au milieu d’une immense forêt, en harmonie avec la nature. Hervé n’a jamais voyagé, il est né tout prêt d’ici, là-bas, au village. Naturellement, il a adopté ce mode de vie rudimentaire, loin des besoins artificiels sans cesse crées par la société de consommation. Il nous parle de la relation entre les hommes et leur environnement, du sens de la simplicité. Chez lui, aucune trace de technologie moderne, uniquement des savoirs et des savoir-faire ancestraux.

Christophe, un quarantenaire, vit dans une bergerie isolée du monde. Issu d’une famille d’agriculteurs, il est part découvrir le monde et explorer d’autres perspectives. Quelques années plus tard, il a souhaité quitter la ville où il vivait ainsi que sa profession dans le domaine du social pour revenir à ses racines. En reprenant le petit bar de son village natal, il crée du lien social, propose des services à toutes les générations et se sent en phase avec lui-même. Ce retour, c’est un retour par conviction. Sa petite bergerie perdue dans la nature lui fait office de lieu de retraite propice à l’introspection. 

Léo, Julie, Tristan et Margaux forment une jeune famille vivant au sommet d’une montagne, Léo et Julie ont fait le choix de l’autonomie et de la simplicité. Ils se sont volontairement retirés ici à l’abri du monde, se refusant à participer aux excès et aux dérives de la société moderne. Fuyant le carriérisme et l’arrivisme, ils s’appliquent à cultiver la solidarité et l’entraide. Leurs enfants, Tristan et Margaux, sont l’exemple même de l’intelligence que la nature seule est capable de nous transmettre. Concernant cette forme d’intelligence, il s’agit de notre capacité d’adaptation.

Pour tout à chacun, la part des rêves figure cette part de nous-même située au-delà de notre propre réalité. Elle constitue la zone des souvenirs, des espoirs et des devenirs. Intemporelle, elle est à la fois le passé, le présent et le futur. Notre part des rêves est un guide sur les chemins de la destinée.

Ces rêves, personnels comme collectifs, contribuent inexorablement à modifier le cours des choses, ils annoncent toujours la promesse d’un avenir meilleur.

« La part des rêves » est un voyage initiatique, un conte philosophique à travers les territoires oubliés, une quête de sens, une ode à la Nature et à la Rencontre.

“Rien n’est vide ; car le vide n’est rien et ce qui n’est rien ne peut être.”

Nous sommes tous deux nomades. Le voyage, notre mode de vie et les spécificités qui en découlent ont contribué à nous interroger sur la notion de “place”, notre place physique tout comme notre place sociale ainsi que la place de l’Autre et celle que nous lui accordons en retour.

La part des rêves est un road movie dont l’inspiration trouve sa source au carrefour de nos expériences et de nos espérances. C’est un film humaniste, une ode au nomadisme, une vision poétique de la liberté.

La diagonale du vide est une bande de terre s’étirant schématiquement du Nord-Est (région Grand Est) au Sud-Ouest de la France regroupant les territoires les moins peuplés du pays. 

A titre de comparaison, Paris et son agglomération compte environ 21000 habitants par kilomètre carré. La Meuse, la Haute Marne, le Cantal environ 25 habitants par kilomètre carré. La Lozère, seulement 19 âmes au kilomètre carré soit 1000 fois moins qu’à Paris.

Depuis de nombreuses années, au gré de nos déplacements, nous explorons fréquemment la diagonale du vide. Nous avons construit des liens, bâti des amitiés avec quelques-uns de ses habitants. Récemment, “la diagonale du vide” a été rebaptisée “ diagonale des faibles densités”. En tant qu’auteurs, nous souhaitions souligner le paradoxe existant entre la très faible densité de population établie sur ces territoires et l’extrême densité des rencontres et des échanges que l’on y fait.

Stéphane Lecyn & Victoria Leymarie


Stéphane Lecyn est un auteur et réalisateur nomade, issu d’une famille d’Europe de l’Est, né d’un père Suisse et d’une mère française. Membre de la communauté du peuple du voyage, il défend les droits et les intérêts des populations nomades. Chef opérateur de l’image et du son, il aime glaner des mots, des sons et des images du monde. Après des études universitaires en Sciences Humaines (psychologie, sociologie), il étudie les Sciences Naturelles (astronomie et astrophysique). Sans cesse en mouvement et toujours loin des villes, il voyage, écrit, pratique la musique et la photographie depuis son plus jeune âge. Très fortement attaché à la nature et à la nature humaine, son cinéma, proche de celui de Tony Gatlif ou Wim Wenders est à l’image de son parcours, libre.

Filmographie :

2021 : Auteur et Réalisateur « Deltas » Documentaire, 52 mn

2018 : Auteur et Réalisateur « Au-delà des maux » Documentaire 52mn. 
Production : EPSM Grand Est / Creativetank
Sélection Festival de Lorquin 2019

2010-2012 : Auteur et réalisateur « À la rencontre de … » Portraits d’artistes
Série documentaire 3 x 52 mn 
Production : IPE Music

2007 : Co-réalisateur « La voz de los sin voz », Documentaire 52 mn. Uruguay.

2008 : Prise de son, Mixage Son « Memento Mori » de Grégory Marza
Sélection Festival des Nations d’Ebensee / Autriche, 2009 / Compétition internationale



Beyond our dreams                                            English below

To see the full movie, please contact us.

Synopsis :
A journey through the Diagonal of Emptiness to meet those who have chosen to establish their lives there. At the heart of the Grand Est region, in the most isolated places in France, eager to escape the pitfalls of society, they continue their quest for freedom, without certainty but with conviction, and without ever naming it.

A film by : Stéphane Lecyn
Documentary – 52 min – France 2024
Language: French (English subtitled)