Bad Bad Winter

Tak sebe zima——————————————English below

Synopsis :
Après le décès de sa grand-mère, la fille d’un riche homme d’affaires retourne dans sa ville natale. Elle reçoit la visite d’anciens camarades de classe, mais leurs retrouvailles prennent une tournure inattendue.

Bad Bad Winter Olga Korotko Overlap Films

Un film de :
Olga Korotko

Fiction – 84 min
Kazakhstan / France 2018

Avec :
Tolganay Talgat,

Marat Abishev,
Zhalgas Zhangazin,
Nurgul Alpysbayeva,
Tair Magzumov

Image : Aigul Nurbulatova

Chef-monteur :
Reza Serkanian

Monteur première version :
Yerlan Aigozhinov
Son
: Ilya Gariyev

Logo 7rivers Overlap Films

Production :
Seven Rivers Cinema production (Kazakhstan)
Coproduction : Overlap Films (France)

Langue : RusseKazakh
(sous-titré français & anglais)

Logo ACID Cannes

Festivals : Festival de Cannes (ACID 2018), France

Bande annonce / Trailer


Bad Bad Winter———————————————English

Synopsis :
After the passing of her grandmother, a businessman’s daughter goes back to her birthplace. After a little while, she receives the visit of her former classmates but their reunion take an unexpected turn.

A film by : Olga Korotko

Fiction – 84 min – Kazakhstan / France 2018

Cast : Tolganay Talgat, Marat Abishev, Zhalgas Zhangazin, Nurgul Alpysbayeva, Tair Magzumov

Image : Aigul Nurbulatova

Head film editor : Reza Serkanian

Logo 7rivers Overlap Films

First version editor : Yerlan Aigozhinov
Sound : Ilya Gariyev

Production : Seven Rivers Cinema production (Kazakhstan)
Coproduction : Overlap Films (France)

Language  : Russian & Kazakh (French & English subtitled)

Olga Korotko
Olga Korotko Overlap Films

Olga Korotko a réalisé ses premiers court-métrages dans le cadre de ses études auprès du grand cinéaste Kazakh Darezhan Omirbayev. Elle obtient très vite une reconnaissance internationale et fut sélectionnée pour le programme Asian Film Academy au Festival de Busan en Corée du Sud. Elle poursuit ses études de cinéma à la New York Film Academy (2014-15) et puis participe à Berlinale Talents Campus (Festival de Berlin 2016). En suite, elle obtient une maîtrise en réalisation cinématographique à l’Académie Nationale des Beaux-Arts Zhurgenov du Kazakhstan. Son premier long-métrage Bad Bad Winter est présenté en avant-première mondiale au Festival de Cannes (ACID 2018).

Olga Korotko made her first short films during her studies with the wellknown Kazakh filmmaker Darezhan Omirbayev. She quickly obtained an international recognition and was selected for the Asian Film Academy program at the Busan Festival in South Korea. She continued her film studies at the New York Film Academy (2014-15) and then participated in Berlinale Talents Campus (Berlin Festival 2016). Then, she obtained a Master Degree in filmmaking at the Zhurgenov National Academy of Fine Arts in Kazakhstan. Her first feature film Bad Bad Winter was presented as a world premiere at the Cannes Festival (ACID 2018).

Filmographie / Filmography

2018 : Bad Bad Winter
(réalisatrice, scénariste / director, scriptwriter) Long-métrage / Feature film
Festival de Film de Cannes / Cannes Film Festival (ACID 2018)
2017 : House of mothers
(réalisatrice / director) – Court-métrage documentaire / Short film documentary
2015 : An ordinary person
(réalisatrice, scénariste / director, scriptwriter) Court-métrage / Short film
2015 : A date
(réalisatrice, scénariste / director, scriptwriter) Court-métrage / Short film
2013 : Dove on the roof
(réalisatrice, scénariste / director, scriptwriter) CM / Short film (Studio Kazakhfilm)
2011 : Last five minutes(actrice & son / actress & sound) Court-métrage / Short film
Asian Film Academy (Festival de Busan – Corée du Sud / Busan Festival – South Korea)
2011 : Forster-mother
(réalisatrice / director) – Court-métrage documentaire / Short film documentary

Bad Bad Winter Olga Korotko Overlap Films 2

A propos du film

Dehors l’hiver kazakh souffle, alors qu’au dedans la datcha paraît si chaleureuse et paisible. La jeune femme qui en hérite hésite à la brader, comme à liquider le monde ancien. Un monde d’avant qui résiste et va s’inviter pour un baroud d’honneur inconséquent et tragique.
Chirurgicale et implacable, la mise en scène d’Olga Korotko scrute les gestes et les regards et jusqu’au moindre des silences. Et à travers eux, le lent et irréversible travail de corruption insidieuse de l’amitié, de la morale et de la justice, mis à terre par les nouveaux rapports de classe d’une société déliquescente.
Les personnages de Bad Bad Winter sont aussi les petits enfants de Raskolnikov et du désastre obscur de l’utopie soviétique ; c’est ainsi que pour eux, si « le communisme est mort, tout est permis ». À la fois victimes et bourreaux, ils sont les prisonniers d’un huis clos qui serait aussi à l’image de l’enfermement quasi pathologique d’une société en pleine crise éthique.
Mais, si chez Dostoïevski le crime cherche son châtiment, dans la version d’Olga Korotko, le châtiment ne trouvera sans doute que l’innocent : qu’est ce alors qu’un crime dans un pays où la loi de classe a remplacé toute idée de justice ?
Digne disciple de Darezhan Omirbaev, Olga Korotko nous livre à son tour un conte moral abrasif et audacieux, illuminé par le bloc de tension d’une héroïne mutique dont chaque pore du visage exprime en continu la violence d’un conflit intime aussi déchirant que glaçant.
Vladimir Perišić & Laurent Bécue-Renard
Cinéastes de l’ACID

Article de Toute la Culture, le 18 mai 2018 par Aurore Garot

CANNES 2018, ACID :
LE HUIS CLOS OPPRESSANT DE « BAD BAD WINTER »,
REFLET D’UNE ÉTHIQUE MISE À MAL AU KAZAKHSTAN

Avec « Bad Bad Winter » , son premier long-métrageOlga Korotko nous enferme dans un huis clos, où morale et justice disparaissent pour laisser transparaître l’état d’une société kazakh traumatisée par le communisme, en proie à la délinquance, à la corruption et aux déchirements sociaux.
D’un côté, il y a la protagoniste, la fille d’un riche homme d’affaires qui retourne dans sa ville natale après le décès de sa grand-mère pour vendre sa maison. De l’autre, il y a ses anciens camarades de classe qui lui rendent visite… mais pas pour se souvenir du bon vieux temps. Après avoir accidentellement tué un homme, c’est l’argent de la grand-mère en petites coupures, caché dans la maison, qu’ils cherchent pour éviter la prison.
Ni bourreaux, ni victimes, ou les deux en même temps. Entre la vie et la morale, l’enfermement et la justice, la cinéaste nous met face à ces questionnements éthiques, à travers des personnages vivant de plein fouet les conséquences du communisme, où le crime n’est pas puni lorsque l’argent est dans la poche. Quand la justice est remplacée par la corruption et la hiérarchie des classes, pas étonnant que l’éthique de ces jeunes soit partie en fumée. Par l’atmosphère oppressante et la tension créées par les lumières et les nombreux plans fixes et hors-champs que propose la cinéaste, la maison se transforme en un huis clos reflétant leur propre emprisonnement pathologique.
Bad bad winter est un drame maîtrisé, grâce à sa mise en scène et à son scénario glaçant.

Bad Bad Winter Olga Korotko Overlap Films 1